Vaccination contre la Covid-19 : le prochain défi sera de convaincre les parents hésitants

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Le développement de plusieurs nouveaux vaccins à ARNm et à vecteur viral en l’espace d’une seule année a changé notre façon de comprendre l’hésitation à la vaccination.

En tant que chercheuse sur le genre et la justice sociale en sciences humaines et de la santé, j’ai commencé à suivre l’hésitation à la vaccination contre la Covid-19 au printemps 2020. Mon assistant de recherche et moi avons analysé les débats sur le sujet dans les médias sociaux et les forums en ligne.

Nous avons constaté que l’hésitation à l’égard du vaccin contre la Covid-19 est imprévisible et instable, car de nouvelles données concernant les vaccins apparaissent sur une base presque hebdomadaire.




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Comme le nouveau coronavirus n’était pas considéré comme une menace pour les enfants jusqu’à récemment, les efforts de santé publique visant à renforcer la confiance envers les vaccins tout au long de la pandémie ont généralement ciblé la population adulte.


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Mais voilà que le vaccin pédiatrique de Pfizer-BioNTech sera approuvé très prochainement par Santé Canada. Le pays recevra près de 3 millions de doses, soit suffisamment pour injecter une première dose à tous les enfants de 5 à 11 ans, a annoncé Justin Trudeau la semaine dernière.

Mais un récent sondage d’Angus Reid montre que seulement 51 % des parents prévoient de faire vacciner immédiatement leurs enfants lorsqu’une dose pédiatrique sera disponible. Et le quart ont déclaré qu’ils ne donneraient jamais à leurs enfants un vaccin contre la Covid-19.

Ainsi, l’hésitation des parents apparaît comme le prochain défi des campagnes de vaccination.

Le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR a suscité la controverse lorsqu’un article non fondé et discrédité par la suite avait établi un lien entre ce vaccin et l’autisme. Compte tenu de ces associations passées, il est important de s’attarder à la manière dont le vaccin contre la Covid-19 est perçu par les parents.

Les mères plus réticentes

Depuis les années 1970, ce sont surtout les mères, en tant que principales responsables des décisions médicales concernant leurs enfants, qui ont manifesté des réticences face à la vaccination.

Alors qu’un nombre croissant de répondants s’identifiant comme des hommes expriment leur scepticisme – peut-être influencés par les théories conspirationnistes véhiculées par les médias sociaux – les sondages américains suggèrent que les mères (en particulier les jeunes mères) continuent de faire preuve d’une plus grande hésitation que les pères vis-à-vis du vaccin contre la Covid-19.




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Les premières recherches suggéraient que les femmes étaient plus hésitantes que les hommes. Cependant, l’acceptation du vaccin est en fait plus élevée chez les femmes au Canada et aux États-Unis. Dans les faits, l’hésitation des femmes ne s’est pas traduite par un refus plus élevé du vaccin. Ces résultats suggèrent que l’hésitation de la mère ne se traduit pas nécessairement par un rejet de la vaccination pour son enfant.

Adultes vaccinés = enfants vaccinés ?

La plupart des adultes nord-américains ont été vaccinés dans leur enfance contre toute une série de maladies contagieuses, des oreillons à la polio. Cependant, en tant qu’adultes, ils peuvent craindre que les ingrédients des vaccins, l’intervalle réduit entre les doses ou que les effets secondaires affectent leurs enfants – même s’ils ont eux-mêmes reçu plusieurs de ces vaccins des années auparavant.

Or avec les vaccins contre la Covid-19, la période entre le moment où les parents se font vacciner et celui où ils emmènent leurs enfants se faire vacciner est beaucoup plus courte qu’avec les vaccins infantiles.

Alors que des décennies séparent la vaccination des parents contre la polio ou la rubéole de celle de leur enfant, il ne s’écoule que quelques semaines ou quelques mois entre les deux générations dans le cas du vaccin contre la Covid-19. L’hésitation des parents, dont plusieurs ont reçu leur première dose et sont en voie – ou ont déjà reçu – la deuxième, diminuera-t-elle dans ce contexte ?

On pourrait s’attendre à ce que les parents qui recevront leurs deux doses fassent les mêmes choix pour leurs enfants. Cependant, selon un article qui n’a pas encore été revu par les pairs et qui provient du Covid States Project – une enquête menée dans 50 États américains sur la Covid-19 – 26 % des parents interrogés disent qu’ils pourraient choisir la vaccination pour eux-mêmes, mais pas pour leurs enfants.

Plusieurs raisons expliquent pourquoi. Les personnes interrogées peuvent penser que les enfants « n’attrapent pas la Covid » parce que les cas sont moins fréquents et moins graves chez les jeunes enfants que chez les adultes. Ils peuvent avoir lu de fausses informations selon lesquelles les vaccins causeraient l’infertilité, ou peuvent considérer que le système immunitaire des adultes est plus robuste que celui des enfants.

Les parents peuvent être prêts à se soumettre à d’éventuels effets indésirables, mais ils ne veulent pas prendre ce risque pour leurs enfants. Ils peuvent aussi hésiter si le vaccin désigné pour leur enfant diffère de celui qu’ils ont reçu.

Quoi qu’il en soit, la perspective que des parents soient immunisés avec des enfants non protégés rouvre les débats éthiques sur la façon dont nous équilibrons les droits individuels et nos responsabilités collectives.

La Covid-19 a changé la donne sur la vaccination des enfants qui soulève une polémique à chaque nouvelle éclosion de rougeole depuis quelques années. Comme le virus et les tentatives pour le contenir touchent de manière disproportionnée les groupes marginalisés, le concept d’« immunité collective » devient une question de justice sociale.

Une immunité inégalement répartie

C’est pourquoi la perspective d’une immunité inégalement répartie, avec une surreprésentation des enfants parmi les personnes non vaccinées, est profondément inquiétante. La résolution du conflit travail-famille, qui a touché de manière disproportionnée les femmes l’année dernière, dépend de la réussite d’une campagne de vaccination qui assurera une réouverture complète et permanente des écoles et des garderies.

Les inquiétudes des parents s’estomperont. Malgré certaines tendances récurrentes liées au sexe, certains indicateurs montrent que les préoccupations des parents concernant d’autres vaccins ne sont pas les mêmes dans l’hésitation à l’égard des vaccins contre la Covid-19.

Une fillette reçoit un vaccin dans une salle de classe
Les inquiétudes des parents s’estomperont peut-être lorsque les jeunes enfants seront enfin éligibles à la vaccination.
Shutterstock

La pandémie nous a appris qu’il sera essentiel de communiquer clairement les enjeux lorsque les vaccins seront approuvés et autorisés pour les jeunes enfants. La confiance des parents est fragile et pourrait se briser devant un message mixte ou incohérent comme celui envoyé lors du déploiement du vaccin d’AstraZeneca.

Plus important encore, l’hésitation des parents à se faire vacciner peut découler de positions de privilège et de marginalisation. Les membres de certains groupes opprimés ont été forcés de se faire vacciner dans le passé. Ainsi, certaines personnes peuvent avoir des raisons historiques de se méfier d’initiatives de santé publique quand elles ont vécu des campagnes de vaccination parrainées par un État qui accordait peu de valeur à la vie de leurs enfants.

Dans le contexte actuel, l’inégalité d’accès et les difficultés logistiques comme celles de devoir s’absenter du travail pour emmener les enfants aux rendez-vous compliquent également cette question de l’hésitation. Ceci est particulièrement vrai pour les mères, sur qui pèsent généralement ces responsabilités.

À cet égard, la justice sociale et les questions d’équité doivent également être des considérations centrales dans la réponse aux préoccupations des parents et de leurs enfants.


Vous avez une question sur les vaccins Covid-19 ? Envoyez-nous un courriel à l’adresse ca-vaccination@theconversation.com et des experts répondront à vos questions dans les prochains articles.

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